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UUID et label

Qu'est-ce que l'UUID ? (**Universal Unique IDentifier**, Identifiant Universel Unique)

Il s'agit d'une suite plus ou moins longue de caractères alpha-numériques qui permet d'identifier de façon absolument sûre chaque périphérique de stockage et partition.

Le chiffre de l'UUID est calculé automatiquement au moyen d'un algorithme intégrant notamment certaines données de l'ordinateur hôte, au moment de la création ou du formatage de la partition ou de la table des partitions. Ce mode de calcul ne présente aucun risque de sécurité crédible.

Un UUID est de la forme : 1124d9e8-6266-4bcf-8035-37a02ba75c69.

Il est à noter que l'UUID d'une partition est stockée dans le système de fichier. Une partition vierge (non formatée) ne peut donc avoir d'UUID et une partition clonée a le même UUID que l'originale. On peut ajouter que ceci est vrai même avec un partitionnement gpt. Bien que GPT définisse un UUID qui est stocké dans la table de partition, ce n'est pas ce dernier qui est utilisé par linux pour identifier les partitions.

À quoi va me servir l'UUID ?

Les UUIDs se retrouvent notamment dans deux fichiers de configuration :

À chaque formatage d'une partition, un nouvel UUID lui est attribué, il est alors parfois nécessaire de modifier ces fichiers.

Dans les fichiers de configuration, vous trouverez les UUID écrits de la façon suivante : UUID=0c22e844-4ecb-48d4-a3c3-f083ddb1df3b. mais on pourra trouver aussi la forme UUID=079B6B49295F7AD1

Comment connaître l'UUID ?

Le plus simple est en ligne de commandes, mais il existe aussi des méthodes graphiques.

Graphiquement

Utilisez Gparted.

En ligne de commande

La commande blkid liste des UUIDs, les Labels et Types de toutes les partitions montées.

sudo blkid

vous renvoie quelque chose comme :

/dev/sda1: UUID="8bf33340-e94c-4c4c-981d-35e73f8bc65c" TYPE="ext4"
/dev/sda2: UUID="ac56a704-260b-45f5-85ac-e1b451bb79bc" TYPE="swap"
/dev/sda3: LABEL="Home" UUID="8244710a-5cce-49ad-8b93-a92b5d2e53a0" TYPE="ext4"
/dev/sda4: UUID="DCF041AFF0419126" TYPE="ntfs"
Il peut être nécessaire de lancer sudo blkid -g puis sudo blkid pour mettre à jour le cache des UUIDs.
Évitez d'utiliser blkid en tant que simple utilisateur. En effet, cela ne mettra pas à jour la table et le résultat sera celui de la dernière exécution par root.
Si vous avez ajouté ou supprimé des partitions, il faut exécuter la commande avec un sudo pour mettre à jour la table.

Ou alors,

ls -l /dev/disk/by-uuid

vous permet de connaître les droits d'accès, le propriétaire, la date et l'heure de création et, enfin, l'UUID.

total 0
lrwxrwxrwx 1 root root 10 oct.  22 18:05 2c313d40-6bdc-4e42-917a-b04f88764aac -> ../../sdb1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 oct.  22 18:05 8244710a-5cce-49ad-8b93-a92b5d2e53a0 -> ../../sda3
lrwxrwxrwx 1 root root 10 oct.  22 18:05 8bf33340-e94c-4c4c-981d-35e73f8bc65c -> ../../sda1
lrwxrwxrwx 1 root root 10 oct.  22 18:05 ac56a704-260b-45f5-85ac-e1b451bb79bc -> ../../sda2
lrwxrwxrwx 1 root root 10 oct.  22 18:05 DCF041AFF0419126 -> ../../sda4

On peut aussi utiliser la commande lsblk :

lsblk --fs
sda
├─sda1 ntfs     WIN10      6C8CA3038CA2C6C4
├─sda2 ext4                2e5f5a06-a3c3-4df5-a2c6-00be4b836223 /
├─sda3 ext4     Home       4bdc4735-801e-43fe-b3f1-58fd832638f5 /home
└─sda4 ext4     DATAS      08d50cc2-9aa0-45b2-a314-5f8bee8b8714 /media/user/DATAS

Mettre à jour ''/etc/fstab''

Supposons que vous avez modifié (par formatage par exemple) l'UUID de la partition /dev/sdc1 qui était, par /etc/fstab, montée dans /media/stockage.

En fait, le répertoire /dev/disk/by-uuid/ qui recense les disques par UUID n'est mis à jour que pendant le démarrage.
On peut le mettre à jour manuellement (si vous ne voulez pas redémarrer tout de suite) par :

sudo udevadm trigger

Et finalement monter la partition :

sudo mount /media/stockage

Swap et hibernation

L'UUID est aussi nécessaire pour la partition de Swap, et notamment pour l'hibernation.

Si vous voulez utiliser votre partition de Swap pour l'hibernation, il faut faire quelques manipulations.
Veuillez vous rendre à la page sur la swap (activer l'hibernation) pour plus d'infos.

Périphériques branchés à chaud

FIXME Utilité de ce paragraphe ? Cette méthode utilise udev pour forcer le nom du node correspondant au périphérique USB en fonction de son UUID.

sudo touch /etc/udev/rules.d/85-disque_externe.rules
Les noms de fichier règle sont soumis à des conventions strictes, en particulier pour le choix du préfixe numérique.
Pour plus de précisions se rapporter à la page Udev - Fichiers de règles et syntaxes
SUBSYSTEM!="block", GOTO="hotname_end"
IMPORT{program}="vol_id --export $tempnode"
ENV{ID_FS_USAGE}=="filesystem", ENV{ID_FS_UUID}=="f0343b8c-1226-4f66-8b41-6a5c02c028dd", SYMLINK+="sos"

LABEL="hotname_end"
sudo  /etc/init.d/udev restart
sudo mkdir /media/sos
/dev/sos /media/sos auto user,uid=1000,gid=1000,atime,auto,rw,nodev,exec,suid 0 0

Ainsi, ce périphérique sera TOUJOURS monté sur /media/sos après l'avoir branché à chaud, que vous utilisiez konqueror, Dolphin ou la commande mount

Modifier manuellement l'UUID d'un système de fichiers

Lors d'un clonage de partition, il peut être nécessaire de changer l'UUID de la nouvelle partition car il est dangereux d'avoir deux UUID identiques. Si, en effet, vous clonez un disque et que, sans changer dans le clone les UUID des partitions destinées à être montées au démarrage, vous tentez de démarrer en oubliant de débrancher le clone ou son modèle, alors vous obtiendrez un message voisin de celui-ci : Kernel panic - not syncing: VFS: Unable to mount root fs on unknown-block(0,0)

Génération du nouvel UUID

Rappelez-vous que l'UUID doit être un identifiant unique, ne peut contenir que des nombres hexadécimaux (chiffres et/ou lettres [a-f], [A-F]) et des tirets, et ne peut débuter ni finir par un tiret.

Si vous n'avez pas besoin d'un UUID spécifique, voici un outil de génération :

uuidgen -r # Pour une génération aléatoire
uuidgen -t # Pour une génération basée sur un peu d'aléatoire et surtout la date et l'heure.

Partitions Ext

On peut définir manuellement un UUID défini manuellement avec l'outil tune2fs :

sudo tune2fs -U <l'UUID desirée> /dev/<votre partition>

Partitions Swap

N'oubliez pas de désactiver la Swap avant :

sudo swapoff -a

puis

sudo mkswap -U <l'UUID desirée> /dev/<votre partition> 

enfin réactivez-la :

sudo swapon -a
Attention : Les fichiers /etc/initramfs-tools/conf.d/resume et /etc/fstab doivent contenir le bon uuid pour la swap ! Pensez à les modifier eux aussi !
Attention : certains installateurs, comme celui de Debian, reformatent d'office la swap en modifiant son uuid ! Donc si vous avez une partition swap partagée par Ubuntu et une autre distribution, soyez en mesure, là encore, de conserver la cohérence de l'uuid et de ces deux fichiers !

Si vous n'avez pas besoin d'UUID spécifique, ne mettez simplement pas l'argument -U :

sudo mkswap /dev/<votre partition> 

un UUID aléatoire sera alors attribué.

Partitions ReiserFS

sudo reiserfstune -u [UUID désirée] /dev/[votre partition]

Partitions Fat

sudo mlabel -N [UUID désirée] -i /dev/sd[votre partition] ::

L'UUID est constituée d'une série de 8 chiffres et lettres au format hexadécimal (1234ABCD)

Partitions ntfs

sudo ntfslabel --new-half-serial /dev/sd[votre partition]

Ce qui permet d'éviter l'invalidation de la clé WPA qui nécessiterait une réactivation de windows. Cependant le UUID est entièrement modifié.

Les Étiquettes, c'est mieux non ?

On peut aussi attribuer une étiquette (en anglais : label) à chaque partition.
Elles sont pratiques, puisqu'elles permettent au gestionnaire de fichier d'afficher DONNEES_3 au lieu de Système de fichiers 12345678-abcd-1234-abcd-1234567890ab. Pensez-y pour tous vos supports amovibles ou internes !

Pour vous éviter des tracas ultérieurs, n'y mettez ni espaces ni voyelles accentuées ni autre signe diacritique (cédille…)

Elles sont plus sûres qu'une appellation comme /dev/sdb6 qui risque fort d'être périmée si votre bios est de ceux qui changent l'ordre des disques sans prévenir, et qui sera certainement périmée le jour où vous supprimerez sdb5. Il faut aussi savoir que dans certaines circonstances, testdisk ou l'éditeur de partitions de Windows remettent dans l'ordre les numéros de partitions (de sda1, 2, 4, 3 vers sda1, 2, 3, 4).
Plus sûres encore car, quand on modifie un fstab, il est beaucoup plus facile de se tromper d'uuid que de se tromper d'étiquette (cas concret : voir https://forum.kubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=2010416).
Mais les étiquettes ne sont pas uniques, contrairement aux UUID. Alors, pour obtenir la même fiabilité que les UUID, veillez à ceci :

Il suffit d'éviter d'avoir deux partitions de même étiquette, même sur des disques différents, même dans des pc différents.

Par exemple, si vous avez des partitions de données sur un Samsung 500 Mo, un Seagate 1 To et un Western Digital 1 To, vous pouvez les nommer DONN-SAM500, DONN-SG-1T et DONN-WD-1T.
Moyennant cette simple précaution, il est pleinement fonctionnel de remplacer dans /etc/fstab
UUID=12345678-abcd-1234-abcd-1234567890ab
par
LABEL=DONN-SAM500
Ainsi pourrez-vous brancher votre disque sur un autre pc sans risquer de confondre deux différentes "DATA".

Les étiquettes sont attribuées manuellement.
- Avec gparted, la partition doit être démontée au préalable, tandis qu'avec "partitionmanager" de KDE ou en ligne de commande, cela n'est pas toujours nécessaire.
- Veillez, pour ext et pour reiserfs, à ne pas donner un nom de plus de 16 caractères, sinon il sera tronqué.
- Pour les partitions Windows en NTFS ou en FAT, il est conseillé de les étiqueter en majuscules car leurs minuscules seraient automatiquement affichées en majuscules par linux, comme DATA…, alors que Windows continuerait d'afficher Data…, ce qui pourrait favoriser une fausse manipulation ultérieure.
- Les étiquettes des partitions Linux, elles, peuvent comporter des minuscules, comme Data…

Renommer une partition en ligne de commande

Voici un tableau qui récapitule les systèmes de fichiers les plus utilisés.
On supposera qu'on travaille sur la partition /dev/sdb1. Il est parfois nécessaire d'installer un paquet supplémentaire, ce qui est indiqué dans la dernière colonne.

Système de fichiers Commande à lancer Commentaires
Ext2,3,4
sudo e2label /dev/sdb1 NouveauNom
Seize caractères au maximum.
En ext4, le changement d'étiquette fonctionne sur une partition montée.
Fat16,32 Vérification du nom courant :
mlabel -i /dev/sdb1 -s ::

Pour changer l'étiquette, tapez :

sudo mlabel -i /dev/sdb1 ::NOUVEAUNOM

(Ne pas oublier les 2 deux-points devant le nom)

Il faut avoir installé mtools. Onze caractères au maximum ; marche même quand la partition est montée (mais ne sera complètement pris en compte qu'après démontage-remontage).
Si vous avez un message du genre :
Total number of sectors (6204) not a multiple of sectors per track (62)! 
Add mtools_skip_check=1 to your .mtoolsrc file to skip this test

alors effectuez ceci :

echo mtools_skip_check=1 >> ~/.mtoolsrc
Ntfs
sudo ntfslabel /dev/sdb1 NOUVEAUNOM
La partition doit être démontée.
128 caractères maximum. (Le paquet ntfs-3g est pré-installé).
Swap
sudo swapoff -v /dev/sdb1 # Pour désactiver la Swap
sudo mkswap -L NouveauNom -U UUID-à-conserver /dev/sdb1
sudo swapon -av # Pour réactiver la Swap
Il faut en effet désactiver la Swap puis la réactiver après renommage.
Et pour pouvoir la réactiver, il faut conserver son ancien UUID, repéré avant grâce à
sudo blkid | grep swap
ReiserFS
sudo reiserfstune -l NouveauNom /dev/sdb1
16 caractères maximum.
XFS
sudo xfs_admin -L NouveauNom /dev/sdb1
sudo xfs_admin -L -- /dev/sdb1
Il faut avoir installé le paquet xfsprogs et la partition doit être démontée.
Ajouter une étiquette.

Supprimer l'étiquette.

Renommer une partition graphiquement, avec gparted

On peut utiliser Gparted, qui sélectionnera automatiquement l'outil à utiliser.

On sélectionne le disque en haut à droite, puis un clic droit sur une partition affiche le menu d'options.
Il faut démonter la partition, puis sélectionner étiquette ou label pour entrer l'étiquette voulue.
Enfin, pour que les modifications soient prises en compte, valider par la coche verte.


Contributeurs : FélixP pour la retouche de décembre 2013. moko138 (nov. 2015)